De son côté Béa, assise sur son lit, deux oreillers calés derrière le dos, ronchonne dans son coin.
Tout cela ne mène à rien. Si, à une seule chose, me faire souffrir davantage. Faire plus ample connaissance, tu parles ! Le seul but, c’est de nous tirer les vers du nez, mieux, j’appelle cela remuer le couteau dans la plaie !
Soulever la question de la solitude à mon sujet n’était pas bien difficile, celle-ci se voit comme le nez au milieu de la figure !
Oui, je me trouve seule atrocement seule, j’en crève d’être seule et alors ? Chacun sa croix à porter ! Non ?
Vu mon comportement, ma sensibilité à fleur de peau, le fait que je sois paumée ne leur a pas échappé, c’est évident.
Avec Manon, Carole a été trop loin, elle n’avait pas le droit ! Comment a-t-elle osé !
Pense-t-elle pouvoir à elle seule régler mes problèmes existentiels ?
Se croit-elle en mesure de diriger ma vie ? Elle ferait bien de se regarder dans la glace, car en ce qui la concerne ce n’est pas joli, joli !
Certes, madame la directrice du personnel à un incontestable savoir-faire pour ce qui est d’évaluer l’être humain dans le moindre détail, cependant qu’en est-il lorsqu’il s’agit de sa propre personne ? Là, c’est une autre paire de manches. J’ai la rage au ventre et en même temps j’ai envie de hurler ma peine, déverser mon chagrin jusqu’à la dernière goutte.